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Le bleu de Chartres.

Image principale de la page Le bleu de Chartres.

Une œuvre d'art intemporelle.

À l’art roman succède l’art gothique dont on observe les débuts dans la statuaire des portails. Elle a un supplément d’âme, Notre Dame de Chartres  avec ses 172 vitraux dont le bleu irradie. Comme toute construction gothique, elle aspire vers le ciel, avec ses flèches vertigineuses, elle cherche à atteindre Dieu. La lumière divine doit pénétrer l’édifice, se refléter sur les fidèles. Et puis les vitraux racontent la vie de Dieu pour ceux qui ne lisent pas. Mais comment s’y prend-elle pour être si aérienne ? Elle se joue des forces et des poussées ou plutôt elle défie les lois de la gravité. De nouveaux éléments tels que les colonnes ou les arcs-boutants rendent possible cette audace architectonique.

Inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, elle forme une pièce maîtresse de notre patrimoine. Henri IV y fut couronné et nombreux sont les hommes d’Etat à s’y être recueilli. Le Général de Gaulle s’y rend alors que Chartres est libérée par les Américains en août 1944. De même Georges Pompidou inaugure ses grands orgues en 1971. Parmi les inconditionnels on compte également le sculpteur Rodin ou son ami le poète Rilke.  

Comme toute construction gothique, elle aspire vers le ciel, avec ses flèches vertigineuses, elle cherche à atteindre Dieu

L'histoire de Notre Dame de Chartres.

La crypte.

Pourtant la cathédrale telle que vous la voyez est la septième construction à cet emplacement. Enfonçons-nous dans sa crypte, ses entrailles pour remonter le temps. Déjà vous remarquez la présence de restes gallo-romains et d’un mur carolingien. Bientôt vous êtes subjugué par les dimensions de la crypte et à raison ; elle rivalise avec Saint Marc ! Vous êtes entourés par la pierre et l’impression qui s’en dégage est celle du sentiment océanique. Rappelez-vous c’est l’apanage de l’art roman, un style épuré et mystique.

Édifiée par Fulbert en 1020 l’église accueillait les pèlerins. Dans cette ambiance ouatée vous avancez vers un rideau de lumière. Il s’agit d’une interprétation du jubé- cette délimitation entre lieu liturgique et nef. A qui faut-il attribuer cette œuvre minimaliste ? Au plasticien allemand Udo Zembok qui a conçu des filtres de verre aux couleurs pastel qui laissent passer la lumière. 

Les vitraux.

Plus que partout ailleurs l’art du vitrail s’est épanoui en île-de-France.  A compter du XIIe siècle les maîtres-verriers bénéficiant d’un contexte de paix sont en mesure de pérenniser leurs ateliers temporaires. Au total ce sont plus de 170 vitraux qui ornent les façades de la cathédrale, quelque 2600 m 2 ! Avez-vous remarqué que tous les bleus n’étaient pas tous identiques ? Vous préférez celui plus clair que l’on retrouve dans la Vierge Bleue : Notre Dame de la Belle Verrière ?

Ce ton appartient au style roman et  il est obtenu à base de bleu de cobalt et d’acide sodique. Durant le gothique, le bleu change de composition et s’assombrit ! Par chance l’incendie de 1194 n’a pas endommagé cette verrière. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les vitraux sont entreposés dans la crypte et du fait de l’avancée des Allemands en direction de Chartres, ils sont transférés dans une grotte du Périgord ! Pourquoi ne pas assister aux illuminations proposées par Chartres en lumières pour en apprécier les camaïeux des vitraux de nuit ?  

Le labyrinthe.

Selon toute vraisemblance, le chanteur Sting grand admirateur de la cathédrale, se serait fait tatouer le labyrinthe sur le corps… Je vous laisser chercher le tracé du labyrinthe dans la nef centrale ! Pour information, il est fait de dalles blanches et serpente follement. Autrefois il était parcouru par les pèlerins en autant de temps qu’ils mettaient à arpenter une lieue (5 km) ! C’est à Pâques qu’on y observait un ballet singulier… Dixit Gilles Fresson, coordinateur de la cathédrale : « Dans la chorégraphie qui avait lieu au moyen-âge, le Christ (Thésée) traverse les enfers (le labyrinthe), affronte Satan (le minotaure), triomphe des puissances de la mort, offrant sa lumière (jaune) à tous ceux qui sont prêts à la recevoir : soit un chemin sûr (la pelote) vers la vie éternelle. Le Christ, à Pâques, devient le premier né d’entre les morts. »

Les portails.

Le Portail Royal dont les sculptures sont attribuées au Maitre de Chartres est l’œuvre d’un contemporain du bâtisseur de la basilique Saint Denis. D’un point de vue iconographique, on distingue des éléments appartenant à la fois à l’Ancien Testament comme la Reine de Saba sur les colonnes, le Nouveau Testament avec  la vie de Jésus et Marie dans la frise horizontale ou bien les mystères de la foi dont le jugement dernier.

Le portail Sud, quant à lui, propose une histoire de la construction de la cathédrale. A vous de chercher, s’y cachent à la fois saint Nicolas et saint Fulbert, évêque à qui l’on doit l’église romane.

Enfin le portail Nord autrement appelé le portail de l’Alliance relate l’Ancien Testament riche de ses 10 sculptures et montre à voir  Jean-Baptiste. Vous l’identifierez facilement au ton bleu de son auréole et au vert du dos du dragon à ses pieds... 

Les flèches.

Dernier apanage du gothique que ses flèches et son campanaire. Vous avez tous en tête la chute de la flèche de Notre dame de Paris réalisée par Violet le Duc au XIXème siècle et décriée en son temps. Elle avoisinait les 96 m. Car existe-t-il un élément architectonique du gothique plus représentatif de cette montée vers Dieu que la flèche ?

La Flèche Nord de la cathédrale de Chartres qui signifia une prouesse technique au temps de sa construction en 1160 fut qualifiée par Charles Péguy de flèche irréprochable. Au fur et à mesure qu’elle se dresse dans le ciel, elle s’affine. Afin de la protéger des intempéries, elle est recouverte d’écailles de poisson.

Pour ce qui est de la Flèche Sud, c’est elle qui abrite les cloches de la cathédrale dont la plus ancienne remonte au XVIe siècle. Le saviez-vous ? Les cloches portent généralement un nom ! 

N B : Si vous avez la curiosité de monter dans les combles, la charpente qui avait brûlé a été remplacée au XIXème siècle par une structure métallique.

Afin de la protéger des intempéries, elle est recouverte d’écailles de poisson.

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