Les Cévennes : un randonnée à couper le souffle entre nature et villages historiques
Si on marchait dans les pas de Stevenson sur le GR 70…
Robert Louis Stevenson effectua un périple de 12 jours dans les Cévennes en 1878, il faut dire qu’il cheminait en compagnie d’un âne ! Parti de Monastier, il fila plein Sud, traversa la Lozère et gagna saint Jean-du-Gard. Qu’est-ce qui conduisit l’écrivain alors âgé de 28 ans sur la route ?
Apparemment une peine de cœur : il s’était épris d’une artiste-peintre américaine Fanny Osbourne qui était retournée définitivement vivre dans son pays natal. De surcroit son admiration pour George Sand qui situe son roman de Villemer dans le Velay certainement joua un rôle dans sa décision. Enfin il a été fortement influencé par la lecture de The Pilgrim’s Progress du calviniste John Burnyam.
Le récit de voyage de Stevenson qui s’appuie grandement sur un journal de bord qu’il tint, reçut un très bon accueil rendant le chemin populaire auprès de ses émules. Toutefois, après la Seconde Guerre Mondiale, le tracé prit l’allure d’un parcours sportif et d’un itinéraire permettant de découvrir le patrimoine naturel. Il devint même un axe routier ! C’était sans compter avec la Fédération Française de Randonnée Pédestre qui s’allia au Parc National des Cévennes pour mettre en place le GR 70 ou Chemin de Stevenson en 1978- exactement 100 ans après le voyage de Stevenson. Je vous propose de couvrir les étapes qui le composent en 12 jours également.
Attention : il s’adresse à de bons marcheurs car vous cheminerez en moyenne 6 heures par jour en observant des dénivelés !
Le récit de voyage de Stevenson qui s’appuie grandement sur un journal de bord qu’il tint, reçut un très bon accueil rendant le chemin populaire auprès de ses émules.
Le Puy en Velay
Avant de rejoindre la première étape du Chemin de Stevenson, nous ferons halte au Puy-en-Velay. Nous y apprendrons que son évêché jouissait d’une grande autonomie, que sa cathédrale résista à l’assaut des huguenots cévenols ou que sa vierge noire est faite dans la pierre volcanique de la région. Encaissée, la ville baignée par 2 rivières s’apprécie mieux depuis la colline d’Aguihle qui la domine.
De Monastier à Pradelles
Alors nous gagnerons le village de Monastier où débute le chemin de Stevenson grâce au GR70. Sur place en plus de l’abbatiale, vous découvrirez la présence d’un club très select, celui de Stevenson ! Amis randonneurs, votre sentier, quant à lui, démarre dans le hameau des Ours et passe par le chemin de Bel Air !
De Monastier à Bouchet saint Nicolas via le GR70. Connaissez -vous les plateaux du Velay ? C’est l’occasion de parcourir cette belle étape longue de 23 KM. Tant mieux elle vous fera oublier les pentes ! En route vous marquerez un arrêt au Château de Beaufort, une forteresse médiévale à ciel ouvert et au lac de cratère du Bouchet profond de 100 m !
Puis viendra l’étape entre Bouchet saint Nicolas et Pradelles. Vous surplomberez des champs semés des fameuses lentilles vertes du Puy. Bientôt se dessinera Pradelles- l’un des plus beaux villages de France avec ses hautes façades de pierre exposées aux bourrasques des Cévennes. Également placé sur la voie Régordane qui assure le commerce entre l’île de France et le Languedoc, il est traversée par la transhumance.
De Pradelles à Bleymard
De Pradelles à Fouzilhac. Lors de cette étape plus courte, soit vous serez hébergé dans un gite d’étape à l’arrivée soit vous dormirez au refuge de Moure, une grande bâtisse aux volets verts qui propose également une table d’hôtes. À Langogne, vous marcherez en pays Gévaudan ! La bête qui sévit entre 1764 et 1767 obligea Louis XV devenu la risée de l’Europe à dépêcher l’armée sur place !
Depuis Fouzilhac, vous rejoindrez Luc, vous descendrez et comme votre étape est moins longue, vous pourrez faire un crochet par Laveyrune et passer la nuit à la Colonie de l’Espoir, un bâtiment qui accueillait des camps de vacances reconverti en gîte pour marcheurs. À 1000 m d’altitude, sur 13000 m2 de prairie, voici un lieu magique qui propose des paniers repas aux marcheurs !
Alors vous vous dirigerez sur Chasseradès, au sein duquel vous sentirez la présence de Robert Louis Stevenson puisqu’il s’entretint avec les ingénieurs qui imaginèrent le viaduc même si la ligne ne fut ouverte qu’une vingtaine d’années plus tard. Non loin se trouve une forêt domaniale et profitez-en pour acheter sur place des produits à la ferme.
Entre Chasseradès et Bleymard, vous gravirez la montagne du Goulet, massif situé au Nord des Cévennes et qui culmine à environ 1500 m tandis que le Mont Lozère en marque la limite Sud. Ensuite vous redescendrez sur le Bleymard.
De Bleymard à Saint Jean-Du-Gard
De Bleymard à Pont de Montvert, vous ne verrez pas passer les 6 heures de marche car vous bénéficierez d’une vue époustouflante sur les Cévennes depuis le Mont Lozère. À propos le terme de Lozère provient de la loze ou lauze, cette pierre utilisée pour les toitures dans les régions montagneuses.
Du Pont Montvert en direction de Florac. Ici le Chemin de Stevenson se confond avec celui du Tour du Mont Lozère et surtout vous marcherez dans le Pays des Camisards. Après avoir été sous domination germanique- les Wisigoths, cette terre se montre sensible à la foi calviniste avant de devenir un territoire cathare !
Florac, siège du Parc des Cévennes est blottie entre le schiste des Cévennes, le granit du Mont Lozère et le calcaire des Causses. Petite cité de caractère, elle a conservé des fortifications ! À présent dirigeons-nous vers le village de Cassagnes.
De Bleymard à Pont de Montvert, vous ne verrez pas passer les 6 heures de marche car vous bénéficierez d’une vue époustouflante sur les Cévennes depuis le Mont Lozère.
Entre Cassagnes et saint- Etienne- Vallée- Française. D’où lui vient ce nom curieux ? Certains prétendent qu’il s’agissait autrefois d’une zone franche néanmoins les historiens penchent plutôt pour une avancée franque en territoire wisigoth.
En longeant le Gardon vous atteindrez depuis Saint-Etienne- Vallée- Française le village de Saint Jean-du-Gard ce qui constitue votre dernière étape sur le chemin de Stevenson. Vous aurez alors parcouru les 220 km que l’écrivain-voyageur fit en compagnie de son âne.
Robert Louis Stevenson, prit ensuite le bateau pour les Etats-Unis. Il y rejoignit Fanny Osbourne qui divorça de son premier mari, ils convolèrent en justes noces et parcoururent le monde ensemble. Ils finirent leurs jours aux îles Samoa !